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Septembre 2002 - Nouvelles et articles

I.  
Moi, je ne sais pas… 
s’il y a des points de vue différents  
 
par Attila Kristóf*  
(Magyar Nemzet, mardi 10.09.2002)  
 
Moi, je ne sais pas, si la même chose peut être observée et interprétée selon deux points de vue différents… Ou, au contraire, si une chose, étant une seule, doit aussi avoir un seul sens et, par conséquent, ses deux évaluations différentes trahissent qu’il s’agit de tromperie et de mensonge de la part de quelqu’un.  
Permettez-moi de vous montrer la façon dont une même petite notice peut être présentée par le Népszabadság d’une part et par le Magyar Nemzet de l’autre. Tout d’abord, permettez-moi aussi de vous rappeler que le premier a la réputation de quotidien professionnel et presque impartial, tandis que la qualité professionnelle et morale du deuxième est mise en doute chaque jour.  
D’abord, la présentation donnée par les « grand professionnels » : « L’Alliance Nationale à proposé de démolir la statue de Lénine, qui se trouve sur l’île de kapri (sic !). Mais les communistes italiens, scandalisés, protestent contre la suggestion du parti de droite. Aussi le député du Parlement Européen de l’Alliance Nationale, Roberto Biliardo, reconnaît que la sensibilité de la population de l’île de kapri serait inutilement irritée par la démolition de la statue. Nous avons exilé les statues de Lénine dans un parc de statues – peut-être que les Italiens exileraient plutôt ceux qui veulent chasser Lénine ? »  
Laissons sans considération, pour le moment, les nuances idéologiques de cet écrit. Et laissons tomber aussi le fait que, selon le Népszabadság, le nom de l’île est « kapri », écrit avec une k minuscule au lieu de la C majuscule. Il ne s’agira pas certes d’une erreur de frappe, puisque l’auteur de la petite note reprend toujours, systématiquement, cette forme orthographique.  
Après du Magyar Nemzet, médiocre et tendancieux, le nome de l’île s’écrit dans la forme « Capri ».  
Le texte est donc le suivant : « Dispute sur Lénine à Capri. Rome. L’Alliance Nationale, parti italien de droit, a proposé la démolition de la statue dédiée a Lénine sur l’île de Capri. Les communistes italiens et leurs alliés ont protesté ardemment contre cette proposition. Dressée encore dans les années ’70, la statue est un des monuments plutôt rares en Europe Occidentale, consacrés à Lénine. C’est une œuvre de Giacomo Manzu, mort à Rome en 1991, orné du prix de la paix « Lénine » et réalisateur aussi de « la Porte de la Mort » de la Basilique de Saint-Pierre à Rome et de la statue monumentale en bronze du titre « Espoir », située dans le palais de l’ONU à New York. Lénine avait visité l’île de Capri deux fois, en 1908 et en 1910, étant invité par Maxim Gorki. »  
Voyons, donc. Le Magyar Nemzet, avec sa médiocrité connue, offre beaucoup plus d’informations que le Népszabadság. Sur la base de ces informations on peut arriver à la conclusion que la statue de Capri est, probablement, d’une qualité artistique différente par rapport aux représentations qu’on voyait jadis du même personnage dans les boutiques de bouchers de Moscou, réalisées en saindoux. (Etait-ce vraiment du saindoux, en fait ?) Le MN n’a pas manipulé la notice. Il s’épargne cette occasion de vitupérer les communistes, il ne fait pas de comparaisons entre les images positives de Lénine des années ’70 et les agents secrets hongrois, de la réputation très positive, de la Hongrie de l’an 2002.  
Le NSZ par contre suggère qu’à « kapri » les politiciens sont plus sensés que chez nous. C’est en fait très remarquable, la façon dont l’auteur du petit exposé arrive à identifier les Italiens avec les communistes italiens. Ecoutons un peu ! Selon la notice ce sont les communistes italiens qui « protestent ». La conclusion de l’écrit du NSZ est par contre : « nous avons exilé Lénine, les Italiens préféreraient peut-être exiler ceux qui veulent chasser Lénine. » Très subtil ! Il dit : « nous », pour pouvoir dire ensuite : « les Italiens ». C’est à dire : « l’Occident cultivé ». C’est à dire : Lénine vit. Les eurocommunistes des années ’70 avaient raison. Donc : nos agents politiques secrets des années ’70 étaient également héroïques. Ce n’est plus évident que Lénine doit être relégué au parc des statues. Nous, les Hongrois (ou plutôt seulement ceux de droit, comparables à l’Alliance Nationale italienne) sommes des imbéciles. Il y a, certes, aussi des exceptions : les personnes nommées ci-dessus et les publicistes du NSZ. C’est Lénine qui fait du branché, aujourd’hui.  
Par conséquent : Est-ce que c’était juste de retourner son nom original à la rue Király, nommée pendant le communisme après Maïakovski ? Est-ce que cela a fait augmenter les salaires ? Donc : il faut réévaluer beaucoup de choses, surtout maintenant, que la population hongroise a déclaré que Lénine vit, Lénine vivait, Lénine vivra.  
On dit : la mer dans une goutte d’eau.  
Si une petite notice d’actualité comme celle-ci peut révéler beaucoup de choses concernant les lavages de cerveau qui nous attendent encore, moi, je ne le sais pas…  
 
*L’auteur est le frère de Agota Kristof, l’auteur célèbre du « Grand Cahier ».  
 
 
 
 
II.  
La nouvelle :  
12 à 22 septembre 2002: Viktor Orbán, premier ministre de la Hongrie de 1998 à 2002 et actuellement leader de l’opposition parlementaire et d’un mouvement de sympathisants de droite, a déclaré à plusieurs reprises, en des réunions politiques tenues dans diverses villes de la Hongrie, que les partis de l’oppositions sont prêts à empêcher avec leurs votes la modification de la Constitution, nécessaire pour l’entrée du pays dans l’UE, si le gouvernement n’accepte pas les conditions qu’ils considèrent comme indispensables pour que la population hongroise ne soit pas pénalisée par l’adhésion. Il s’agit notamment d’améliorer la situation des petites et moyennes entreprises et des agriculteurs hongrois et d’élaborer un projet qui garantit à longs termes l’augmentation des salaires.  
 
 
 
Les commentaires :  
 
A Ouest de Bicske  
 
par Ádám Petri Lukács  
paru dans Népszava, le 14 septembre 2002  
 
 
Les Socialistes démarrent, à partir de septembre, une campagne publicitaire, avec l’objectif d’informer les diverses classes sociales et la population des diverses régions de la Hongrie concernant les changements qu’ils peuvent s’attendre par la suite de notre entrée dans l’Union Européenne.  
 
J’espère qu’ils réussiront à donner envie à Viktor Orbán de venir à visiter le plus souvent possible ces manifestations. Car l’ancien premier ministre, qui a récemment compris qu’il est plus utile de solliciter les gens, plutôt qu’à « amener une autre personne », à apporter une pièce de 100 forints (ton camarade, il peut venir aussi, bien entendu, surtout s’il a également une pièce de 100), vient de rompre maintenant un tel accord commun, que ça suggère qu’il a besoin d’être éclairé concernant ce que l’union signifie pour notre pays. Tout d’abord, l’union n’est pas une sorte de catastrophe, désagréable mais inévitable, que l’opposition ne peut que tolérer et qu’elle peut soutenir seulement si certaines conditions sont achevées. Elle ne doit pas être imaginée non plus comme un petit chien, en vérité tout à fait inutile, qu’un enfant veut tenir à la maison, mais les parents austères posent des requêtes absurdes avant de lui l’accorder. Entrée dans l’Union Européenne – et on espère que Viktor Orbán comprenne ça en visitant les campagnes publicitaires – la Hongrie devra affronter naturellement toute une série de difficultés. De l’idiotisme de la bureaucratie bruxelloise, aux experts hautement qualifiés et très capables des pays concurrents, qui nous obligeront à déléguer des experts similairement compétents aux traités européens, afin qu’il puissent amalgamer sagement les intérêts de notre pays avec ceux des autres membre.  
 
C’est d’ailleurs un concept très important : l’objectif est justement celui d’amalgamer les intérêts, et non de « défendre » les Hongrois contre l’Europe, car le mieux les membres de l’union peuvent synthétiser leurs intérêts, le plus prospère devient le travail de la grande entreprise internationale, responsable pour le bien-être des habitants de tout un continent : de l’Europe Unie.  
 
Un politicien, au moins un qui ne se contente pas de satisfaire les exigences de quelques centaines de milliers de « concitoyens » frustrés et exclus de tout concours, mais toujours désireux de faire entendre leur grondement par la rue, un vrai politicien, donc, qui se propose d’introduire la modernisation et la culture occidentale dans ce pays, doit se charger aussi de transformer un peu le fonctionnement de son propre cerveaux, afin qu’il puisse accueillir des nouvelles structures conceptuelles. Car les discussions à l’interne de l’UE n’auront pas pour sujet si l’on veut des responsables socialiste ou bien ceux du Fidesz à la direction des micro-régions ; il faudra affronter la question de comment ces petites régions pourront bénéficier des nombreux projets de développement régional, élaborés par l’UE. Et puis, en tant que représentants de pays européens ils devront prendre position dans des vraies questions européennes : si l’on vote pour une Europe accueillante ou pour un continent musée ; si l’on respectera les traditions religieuses et familiales de ceux qui arrivent chez nous de continents distants, même si celles-ci se heurtent contre des droits humains, vues par un Européen, ou il sera justifié alors d’intervenir. Et l’on pourrait encore énumérer plusieurs douzaines de questions de cette sorte. Tout cela a pour condition cependant que nous entrions vraiment dans l’Union Européenne où, a part nos difficultés, nous deviendrons tout de suite aussi des participants de même rang aux décisions concernant notre continent, où qui nous attend est une prospérité et un bouillonnement culturel plus grands, avec une possibilité de croissance économique plus sûre, qu’au dehors de l’union.  
 
Ce sont les connaissances que Viktor Orbán doit apprendre avec urgence, pour qu’il ne lui vienne plus à l’esprit de faire une autre fois ce qu’il s’est permit lors d’une réunion à Bicske : de faire chantage au gouvernement et à la population hongroise en disant que l’opposition ne votera pas pour les modifications de la Constitution nécessaire pour l’adhésion à l’UE. S’il ne comprendra pas cela il ne comprendra non plus, pourquoi sa popularité diminue rapidement. Pourquoi l’abandonnera – probablement – bientôt aussi l’intelligence de droite qui a été pourtant très patiente à le supporter. Je me souviens, d’ailleurs d’un conte excellent de Carver, qui, en ces jours, me revient toujours quand je vois Orbán. Le protagoniste est un prêtre enseignant d’Arizona, très populaire dans toute sa petite ville. Après, il devient alcoolique et se ruine. Parfois on lui demande, si ne lui manquent pas l’honneur et la popularité d’autrefois. « Mais je suis toujours très populaire – réponde-t-il – dans mon cabaret d’habitué. »  
 
István Nemeskürty, l’écrivain-soldat, est également très populaire, qui vient de recevoir le prix de László Tőkés. C’est très bien, être aimés. La démolition de l’usine de notices de la Télévision publique, ou sa participation passionnée à l’enterrement en Hongrie de Horthy, et puis les célébrations folles avec les drapeaux de soie du millénaire – c’étaient tous des action qui ont bien plu à László Tőkés, nous ne pouvons donc que nous féliciter, parce que ces deux esprits si similaires se sont unifiés en cette honneur.  
 
Ainsi comme nous devons nous féliciter avec Madame Parisoula Lampsos, qui était pendant 30 ans l’amante de Saddam Hussein, jusqu’à ce qu’elle s’est enfuie récemment de l’Iraq, abandonnant aussi son palais, parce que le fils du dictateur avait violé sa fille de 15 ans. La dame grecque, ayant donné un interview à la télévision ABC, nous a fait savoir que Saddam tient cinq maîtresses, ce qui nous explique pourquoi il utilise le Viagra, mais n’explique pas, pourquoi il ne lit jamais un livre et passe plutôt son temps en se contemplant au miroir et en exerçant de crier « heil Hitler » ou en regardant en film ses ennemis torturés à mort. Le monde doit prendre une décision concernant le dictateur, consommateur de Viagra et de bombes atomiques. Et puis, il doit agir. Si M. Orbán n’utilisait pas la question de notre entrée dans l’UE à des buts de politique interne, mais il la promouvait avec son travail, nous pourrions peut-être devenir plus aisément un membre de cette union, dont l’opinion est bien respecté aussi en cette question ; ainsi aussi l’unité de vue de notre ministre des affaires étrangères et du président Bush pourrait acquérir une plus grande importance.  
Il faut que Viktor Orbán donne un regard attentif aux événements les plus récents de l’Autriche et qu’il réfléchisse sur ce que lui enseigne la chute de Jörg Haider.  
 
 
III.  
La guerre des mots  
 
par Emil Ludwig  
paru dans Magyar Nemzet, le 18 septembre 2002  
 
S’il était possible de tuer physiquement avec des mots, Viktor Orbán aurait à peine un peu de chance de rester en vie. Mais, en défaut de cette possibilité, ses adversaires doivent se contenter d’envahir seulement Orbán, le politicien, avec leurs armes verbales prêtes à massacrer. Si l’on n’est pas devenu encore complètement sourd dans ce vacarme et on n’a pas été encore tout aveuglé par cet illusionnisme, que nous somme contraints à appeler « la vie politique hongroise », on peut s’apercevoir, dans un de ses moments clairs, que les politiciens de la gauche sermonnent et leurs publicistes écrivent de toute autre chose, que celle dont l’ancien premier ministre avait parlé. Medgyessy a déclaré solennellement : quant à lui, il est même « fâché » – ce qui est sans aucun doute un fait très intéressant et très important, il a pourtant oublié de nous dire aussi pour quelle raison concrète il se soit fâché. On a peur qu’il ne reste ainsi pour toujours, avec les sourcils froncés.  
Hier, avant de l’ordre du jour au Parlement, le « scandale Orbán » a été embrouillé ultérieurement par la « couple étrange » de notre vie politique, Kovács et Kuncze. Le ministre des affaires étrangères socialiste disait que le Fidesz est imbattable en ce qui concerne la menterie, le cynisme et la mise en risque des intérêts du pays ; il les accusait de subordonner l’avenir du pays aux intérêts de leur parti, tandis que, depuis les temps de Saint Étienne, la Hongrie n’avais jamais eu une telle occasion comme celle de l’adhésion à l’UE. C’est particulièrement joli, entendre cette affirmation de la bouche de László Kovács, surtout si l’on considère que tout le long des décennies précédentes de sa vie passée dans les services des affaires étrangères il n’avait même pas eu le courage de soulever les yeux pour regarder le monde au-delà du rideau de fer, en dehors du « camp de la paix » ; si l’on considère que pour lui, à l’époque, l’intérêt hongrois était toujours identique à celui du Parti et identique aux intérêts soviétiques, il était payé pour ça… Quant à Saint Etienne, il le connaissait encore seulement sous le nom de « Etienne I ». De la part de l’Alliance des Démocrates Libres (SZDSZ), Kuncze a qualifié les conditions posées par Orbán en politique d’aventures, et l’accusait, lui aussi, de soumettre l’avenir du pays à ses intérêts de politique interne. En ce qui concerne le concept de la politique prise comme une aventure, c’est justement Kuncze qui en sait certainement beaucoup, puisque son parti libéral a coqueté avec les anciens communistes jusqu’au point de réduire la popularité du SZDSZ de 23 à 5 Qu’est-ce qu’on peut appeler une politique d’aventures, si non celle-ci ?  
Les criticistes de Viktor Orbán ne répondent pas, donc, à ces propositions sensées, qu’il a formulées par exemple concernant les agriculteurs et les petites et moyens entreprises hongrois, pour en favoriser les intérêts cruciaux lors de notre entrée au marché sévère de l’UE ; il s’agit plutôt de susciter une hystérie futile parmi leurs propres sympathisants, avec le but de compromettre et d’anéantir politiquement à tout prix le personnage le plus fort de l’opposition.  
Et dans cette guerre de déclarations c’est de nouveau la presse servilement alliée aux politiciens de gauche, qui reçoit un rôle décisif. La recette de ce coq-à-l’âne est la suivante : prends un morceau de texte provenant de V. Orbán, qui peut être liée de n’importe quelle façon à l’entrée dans l’UE, découpes-en soigneusement toutes les connexions logiques et claires, jetes-le dans la marmite bouillonnant de calomnies et d’injures ; remues-le bien jusqu’à ce qu’il devienne irreconnaissable à cause des mensonges qui s’y attachent, et sers-le dans les média publiques, appartenant en 90 ton parti politique. Lorsque tes ouvriers de presse/cuisine l’ont minutieusement garni comme il le faut, montre ce repas abominable au peuple, dans une pause qui interrompt le « Big Brother Show », pour que tout le monde soit suffisamment horrifié de la tendance anti-européenne d’Orbán et du Fidesz. Enfin, n’oublie pas de faire le concours pour le prix Pulitzer.  
Car il s’agit de ça et ne pas de la tendance anti-européenne du Fidesz et encore moins de celle d’Orbán. C’est un phénomène toujours familier dans le temps changeant : lorsque le politicien du Fidesz a sollicité le départ des forces armées russes de la Hongrie en 1989 ou, lorsqu’une décennie plus tard il a exprimé son opinion concernant les décrets de Beneš, vraiment anti-européens, on a lutté contre lui avec ces mêmes armes : avec des mots mensongers. Ses ennemies impitoyables ne se laissent déranger non plus par le fait (ou est-ce justement ce fait qui les dérange vraiment ?) que c’est probablement Viktor Orbán, qui peut être appelé avec la plus grande raison un politicien européen dans toute notre vie politique actuelle.  
 
 
 
 
IV 
Les ingénieurs de nouvelles 
 
par Gábor D. Horváth 
paru dans Magyar Nemzet, le 25 septembre 2002 
 
Il n’y a pas eu de « nuit des longs octets », juste comme il n’existe pas de mouches blanches ou il n’existe pas de communistes (membres du MSZP) enthousiastes de la révolution de 1956. Avec d’autres mots : la « nuit des longs octets » représente un amas sans éléments dans la série des soirs qui voilent le ciel de la Hongrie. Ce ne signifie pas pour autant qu’il n’existent pas d’illusions non plus, il ne signifie pas que des légendes et des rumeurs ne naissent pas jour après jour. Mais, ajoutons-le, ils étaient quand même d’une autre nature avant l’apparition du Szabad Nép* (Népszabadság) et des média, récemment devenus particulièrement nombreux, qui en reprennent les nouvelles sans réserves.  
L’opposition de gauche, irritée par l’échec subi aux élections, a été capable de faire circuler, à partir de l’automne de 1998, pendant quatre ans une légende, apparemment dépourvue d’ailes, selon laquelle en Hongrie, au milieu de la révolution informatique exonérée de la pratique des listes COCOM, Lajos Simicska, Président de l’Office de contrôle des impôts et des finances, après avoir donné un congé de quelques jours aux employés de l’Office autour du jour des morts, serait entré dans la salle d’informatique de l’institution avec ses commis et aurait supprimé dans les registres informatisés toutes les données qui ne lui plaisaient pas. Des experts d’informatique avait beau à expliquer partout qu’il est impossible de supprimer des données dans le système informatique de l’autorité financière – les politiciens insistaient en répétant l’absurdité et ils étaient suivis par le Népszabadság et les autres. Mais il étaient autant stériles aussi les efforts des informaticiens « indépendants », lesquels ont eu pour tâche unique, depuis le retour au pouvoir du gouvernement Socialiste-Libéral, de découvrir les vestiges des « longs octets ». Ils n’y sont pas parvenus non plus, puisqu’il aurait fallu, aussi à leur avis, franchir trop d’obstacles pour pouvoir modifier les données. Il aurait fallu réécrire les données dans des diverses bases de données informatiques, mais pour cela il est nécessaire de connaître le système et la langue de programmation de chaque base de données et, au même temps, aussi les liens internes parmi les systèmes eux-mêmes. Il ne suffit pas, en fait, modifier les données, il faut aussi changer les sommes. Il aurait été également nécessaire, en outre, de connaître les programmes de journal de chaque système, car les programmeurs enregistrent tous les changements. Ce n’est qu’un petit extra, que tous les documents d’imposition originaux se retrouvent en ordre à leurs places. 
La banqueroute politique a été enfin reconnue hier par le Népszabadság, à peu près avec ces mots : il n’y a pas de traces de modifications des données des entreprises dites « proches du Fidesz », commises au temps où l’ancien financier du parti avait dirigé l’Office. C’est clair qu’il ne s’agit pas d’autocritique da la part du quotidien, il ne s’agit pas du tout de demander pardon à cause de la légende des longs octets : « nous avons menti jusqu’ici, nous ne le ferons plus, pardon ! ». Non, les ingénieurs des nouvelles ont préparé plutôt le terrain pour une nouvelle légende.  
Cette légende nouvelle est à peu près la suivante : Simicska n’a pas fait ça, mais on a découvert qu’il avait demandé les données de plusieurs entreprises, personnes privées, politiciens et journalistes, sans aucune raison officielle. De plus, on a détecté aussi, lors de l’enquête concernant les « irruptions (!) informatiques », que sous la direction de Simicska, il y avait auprès de l’Office aussi un spécialiste, commis exclusivement de recueillir ces données. Les sources des détails de cette légende sont évidemment anonymes, comme s’il faudrait craindre quelque chose. (Je dirais, si l’on l’avait demander à nous, nous aurions découvert aussi, si le Président avait employé un spécialiste de transport rapide, ou s’il conduisait tout seul sa voiture d’état.) 
L’article projeté par les ingénieurs du Népszabadság se conclut avec une mention relative à des autres secrets d’imposition, qui seraient parvenus à la société « Defend** ». Il n’y a pas de mention cependant de ce qui s’est passé quatre ans plus tard… Mais le Westel Press, appartenant au même propriétaire que le quotidien Népszabadság (ESMA) a soufflé un peu de vent sous les ailes inexistantes de cette légende, avec l’affirmation suivante que les clients de cette compagnie de téléphonie portable pouvaient lire partout dans notre pays : « L. Simicska, en 1998, a recueilli les données de politiciens, journalistes et entreprises et il en faisait parvenir une part à la Defend. » 
C’est le nouveau mythe de notre ère ; Ron Werber*** a déjà commencé de le diffuser. 
 
 
* « Szabad Nép » (= Peuple Libre), quotidien officiel du parti des communistes pendant les décennies de la dictature « dure », était le prédécesseur du Népszabadság actuel, qui en conserve aussi le nom, dans une forme à peine changée : « Liberté du Peuple ». 
 
** La société de responsabilité limitée Defend s’acquitte de fonctions de défense de l’état. 
 
*** Ron Werber entrepreneur publicitaire, a été chargé de la direction de la campagne électorale du Parti Socialiste lors des élections législatives d’avril et il est resté en charge aussi pour la campagne des élections administratives qui auront lieu en Hongrie le 20 octobre.
 
 
 
 

La vierge innocente 
 
par György Bolgár 
paru dans Magyar Hírlap, le 28 septembre 2002 
 
Grâce à Sándor Friderikusz, il est devenu clair encore une fois, qu’il est très difficile servire le publique à travers la presse. Et c’est bien difficile aussi pour ceux qui travaillent, en théorie, dans une situation plus facile, ne pas étant les employés de l’état, mais d’un propriétaire privé, qui ne leur exige pas de répondre à des critères obscures, comme le font les autorités de contrôle des média, aggravées par la lois des média et dirigées par un comité plein de réclamations. Alors, je me prends un moment de préparation – il s’agira, en fait, des journaux qui me sont proches – et je vous l’explique. Nous avons, donc, un scandale dégoûtant, dont le contenu réel est égal au zéro. C’est bien connu : I. Lendvai, leader du Parti Socialiste, a laissé un message sur le répondeur téléphonique de Friderikusz, candidat pour le poste du Président de la Télévision Nationale ; ce message a été enlevé et rendu publique sur Internet. Or, si ce message avait contenu des informations concernant, disons, des méthodes dont les socialistes cherchent à corrompre ou à menacer les membres du comité électoral, s’ils s’agissait de moyens infâmes et illégaux, dont ils cherchent à élire leur Sándor, alors je comprendrais pourquoi cette nouvelle est si sensationnelle et je pourrais pardonner aussi celui qui a fait éclater ce scandale avec une démarche si sale. Mais il ne s’agit de rien de ça : dans le message, Lendvai a seulement assuré le journaliste, qu’il ne devait pas s’inquiéter, puisque c’était lui le favori d’elle-même et de Péter. Ils ont droit tous les deux de faire comme ça, ainsi qu’il n’est pas illégal ou immoral non plus, s’ils communiquent cette opinion aux membres socialistes du comité. Mais le point le plus important de la lois sur les média, souvent critiquée, n’est pas le veto de toute sorte d’influence politique sur la presse, mais l’obligation à un équilibre qui ne permet pas que le gouvernement y fasse une pression unique grâce à sa position de pouvoir. C’est justement pour cette raison qu’on a institué la présidence de la comité, ou gouvernement et opposition sont en équilibre (en plus, actuellement cet équilibre comporte une prédominance de l’opposition) et qui ne peut recommander l’élection (ou le relève) d’un président qu’avec une majorité de votes de deux tiers. Friderikusz, donc, a beau à posséder la sympathie de Medgyessy, il aurait besoin aussi de celle d’Orbán. En sachant tout ça j’ai été vraiment désespéré à lire que mon quotidien préféré (ce-ci) a fait paraître un article du rédacteur, selon lequel Friderikusz et le Parti Socialiste devraient avoir honte (bien que le dernier aura aussi pour devoir inévitable de prendre position en faveur d’un candidat idoine !), donc finalement ce sera nous à devoir être honteux de ce scandale ! Mais mon quotidien préféré n’était pas isolé avec cette démarche. D’après un autre périodique, considéré comme gauche-libéral, « on s’est accordé : c’est Fridi qui deviendra le président de la Télévision publique ». Mais les rédacteurs doivent savoir très bien, que le MSZP ne peut pas « s’accorder » sur cela ! Il ne peut le faire, qu’avec l’accord du SZDSZ et d’une part de l’opposition. Je ne mentionne pas mon troisième journal préféré (mais oui, je le fais), qui reproche à Lendvai, que justement elle avait sermonné beaucoup, lorsqu’elle était en opposition, contre l’intervention impudente que le gouvernement d’Orbán faisait dans le fonctionnement des média publiques. Je m’excuse (non, je ne m’excuse pas !), il faisait bien une intervention impudente, ne permettant pas que les délégués de l’opposition prennent leur place dans le comité électoral, ainsi il pouvait décider tout seul sur la personne qui pouvait occuper la siège présidentielle. Maintenant par contre, les socialiste n’influencent pas rien en exprimant leur support pour un candidat, puisqu’ils ne peuvent pas l’élire tout seuls. Et lorsque la presse socio-libérale cherche à jouer le rôle de la vierge innocente et impartiale, en criant que les politiciens ne doivent se mêler dans les choses des média sacro-saints, elle arrive à une conclusion très injuste, à cause de raisons comme la superficialité, la haine instinctive contre un collègue trop réussi et parfois aussi prétentieux, ou comme une sorte de désire constant d’objectivité qui a pu être satisfait dans ce cas-ci facilement, à l’apparence. Parmi les raisons, on trouve probablement aussi la peur. Ils peuvent revenir encore, les communistes (du Fidesz) : faisons semblant donc, comme si les socialistes opprimaient les média d’une façon également effrontée, qu’eux. L’objectivité ne s’obtient pas, cependant, en maintenant les apparences ou un faux équilibre, mais en évaluant les nouvelles selon le mérite de leur contenu. Il faudrait, pour le moindre, faire comme ça. 
 
L’auteur est un journaliste orné du prix Pulitzer  
 
 
 
 

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Modifié en dernier lieu le 8.10.2002
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